Anywhere out of the world !…
La vie normale est déjà « un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit » et « celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait près de la fenêtre »… Mais ceux qui sont bridés dans leurs mouvements, qui ne peuvent pas aller à leur gré, ni « en face du poêle » ni « près de la fenêtre », ressentent doublement le poids d’une existence constamment uniforme… Et, comme l’a dit Lamotte-Houdar : « l’ennui naquit un jour de l’uniformité ».
D’où la nécessité, le besoin, l’impératif qui existe au camp de se désennuyer n’importe comment, à tout prix, par tous les moyens…
Il faut donc « se distraire ». Penser à autre chose. S’évader, ne serait-ce que momentanément, de la réalité ambiante pour se baigner dans une réalité de rêve… Voilà le problème à résoudre.
Le tabac — sous toutes ses formes — y aide puissamment. Le poète des Fleurs du mal ne fait-il pas dire à sa pipe :
Quand il est comblé de douleur, |