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MARMITES ET MARMITONS

de tomates ou d’autres fruits, un gâteau ou un œuf ou des pruneaux cuits ou une orange ; pain à volonté.

Déjeuner (entre 11h.45 et 12h.45) : potage, un plat de viande avec légumes ou une omelette au lard ou aux pommes de terre, café au lait, pain à volonté.

Dîner (entre cinq et six heures) : un plat de viande ou de poisson avec légumes ou un plat de macaronis, café au lait, beurre ; selon la saison, une pomme ou une tomate ou de la laitue fraîche ou un oignon ; pain à volonté.

Quant au choix des menus, à la manière d’apprêter les repas, à leur distribution et au service de la table, c’étaient autant de questions sur lesquelles nous étions entièrement libres. C’était à notre administration de se débrouiller avec ça. Ainsi, à notre arrivée dans le premier des deux camps où j’ai séjourné, nous avons trouvé celui-ci habité uniquement par des Allemands. Le chef et le personnel de la cuisine étaient des Allemands. On mangeait naturellement à l’allemande. Un jour, la plupart des anciens furent transférés dans un autre camp situé à quelque quatre mille milles de distance. Restés en majorité absolue, les Italiens assumèrent la gestion du service alimentaire. Seulement, il leur manquait un chef. Lorsqu’un jour l’on vit arriver tout seul, amené en auto, un nouvel interné…

On le reconnut immédiatement. C’était l’un des plus fameux « maîtres-queux » non seulement d’Amérique mais même d’Europe. Étant alors à la tête des cuisines de l’un des plus grands hôtels du Canada, il fut chargé de