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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

de tous les hommes ; lui seul a rempli l’être et l’état parfait de l’homme et toutes les vues que le Créateur avait eues dans le miracle de la création ; il a uni à toutes les perfections des vertus, la morale la plus sainte et l’unique propre à l’homme. C’est le seul de tous les hommes qui nous a fait sentir vivement l’état déchu de la nature, et la nécessité absolue d’une médiation. Son culte est l’unique digne de l’Être suprême ; il est fondé sur l’humilité, culte convenable à des hommes dégradés, à des créatures subordonnées à leur Créateur ; il a couronné la vérité de sa doctrine et de sa morale, en mourant pour la vérité, et si Caton assure que c’est la plus grande de toutes les perfections que de mourir pour la vérité, quelle grandeur ne doit-on pas concevoir du législateur des chrétiens ?

Comment l’homme a-t-il manqué ? Pourquoi l’homme a-t-il manqué ? Ces deux questions sont clairement expliquées dans mon système. Je ne le donne pas au public, dans la crainte d’ôter un canonicat de Notre-Dame à M. l’abbé Yvon ; il ne faut point enlever le pain de ses camarades. L’Église a de riches bénéficiers, qu’elle paye grassement pour défendre ses intérêts ; il faut leur laisser ce soin. Si l’Église ne donnait un peu de son bien, je travaillerais pour elle, mais le faire pour rien, je ne dois point être plus généreux que le curé de ma paroisse.

En entrant dans cet ouvrage, le lecteur sera obligé de passer sous un berceau un peu sombre ; le plan