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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

abusera du miracle de la réparation, retombera dans un état d’imperfection plus bas que celui où il s’est trouvé dans son premier désordre, dont il ne se relèvera jamais.

La raison nous fait toucher du doigt le besoin du miracle de la réparation. L’homme sorti parfait des mains de Dieu, tombe, par son propre poids, de cet état de perfection. Qui pourra après sa chute le remettre dans ce premier état ? Fera-t-il de lui-même un miracle plus grand que celui de sa création ? Il est défectueux et dans l’impuissance d’être lui-même son réparateur. Sa nature, pour remonter à son état de perfection, a besoin d’un mérite infini ; il manque à l’homme.

C’était donc de l’auteur seul du miracle de la création, que l’homme devait attendre celui de la réparation ; il fallait opérer ce second miracle par une voie que la nature de la dégradation exigeait. L’homme ayant besoin d’un mérite infini, il fallait donc qu’un maître, supérieur à l’homme, s’unît, au plus parfait des hommes, et ne fît qu’un tout avec cet homme, et par la perfection de ce tout, donner à la nature humaine, à laquelle il était uni, un mérite infini dont elle avait naturellement besoin pour sa réparation.

Les seules lumières naturelles, font envisager ce miracle, non seulement comme possible, mais comme nécessaire. Le miracle de la réparation a-t-il été accompli ? Écoutons : un homme a paru sur la terre ; il fut le plus juste, le plus saint et le meilleur