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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

nous avons quelqu’un de nos vieux confrères qui a besoin de ce secours ; faites-nous le plaisir de transporter l’Aoulia dans notre pays ; si j’éprouve ses fécondes influences, assurez-vous que j’abandonne les jésuites à leur malheureux sort. »

Lassés de recevoir tant de lettres, nous fîmes le reste de la route incognito. Nous nous arrêtâmes seulement à Plaisance, pour nous reposer : la signora Cadenata nous donna un appartement dans son hôtel ; son mari le vieux signor Cornato-Longo reçut le même bienfait que le président de Langres.

Cinq mois après nous arrivâmes à la Mecque, le temple de tous les fétiches de l’univers, où l’on révère encore le Dieu vivant Evil-Mérodac, idole précieuse qu’une teinture sacrée a rendue respectable. Le bruit du merveilleux Dressant alla jusqu’au Moufti. Les grands fakirs s’assemblèrent chez leur chef ; nous portâmes le bonze Dressant au milieu de cette ondoyante assemblée. La beauté de madame Xan-Xung renouvela dans la personne sacrée du Moufti le miracle de Langres.

Une cabale affreuse s’était élevée contre les appas d’Éphigénie. La sultane Della-molta-grossa, la sultane Hippera-pertusa, la sultane Cacalla-madre et la sultane Bando-Banda, s’étaient liguées avec l’animosité de puissantes rivales contre la beauté de Mme Xan-Xung. La trahison fut ourdie avec adresse, les Mecquins savent se venger.

Ma femme donna le plaisir et le déplaisir à mon