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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

Comme les grâces des dieux sont pareilles aux étoffes, qu’elles ont un côté et un envers, je ne puis attacher ce nouveau bienfait qu’à deux choses : savoir le plaisir et le déplaisir. Chaque fois qu’on voudra faire parler le grand-père, Mme Xan-Xung commencera par le plaisir ; pour donner le plaisir, elle appliquera sa belle main sur le front du papa, la glissera en appuyant un peu sur le nez, jusqu’au menton ; le déplaisir sera à peu près ce qu’on appelle chez les barbiers, raser à contre-poil ; en appliquant la main au menton, pressant plus fortement sur le nez, et remontant jusqu’au front. Aussitôt que le grand Tonquin de la Chine aura reçu le plaisir et le déplaisir, il parlera par surabondance de grâce, je donne au père Xan-Xung le pouvoir de gesticuler avec décence, et je le sais dès le moment le protecteur des frigides. Le Tien s’en retourna au ciel, au bruit redoutable du tonnerre.

La cabale dévote commençait à se remuer dans Paris ; les énergumènes de Saint-Médard et les petits dogues de la Bulle crurent la momie digne d’occuper leur zèle ; sous le prétexte commode du Ciel, ils cherchèrent à me tracasser sur la terre. Les dévots, sont plus à craindre que les scélérats ; ces derniers, arrêtés par la peur des supplices, font le mal en tremblant avec remords ; les dévots, jaloux d’être agréables au Ciel, en commettant l’injustice, étouffent leurs victimes avec joie. Paris, occupé de ses pantins, de ses tableaux à la mode et de son Ramponneau, ne donnait point