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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

une maladie, était de conclure savamment d’une quantité de raisonnements gauches.

« Nos adversaires, qui nous regardent comme les ennemis de la santé, font des calculs, des raisonnements qui nous feraient tort, si nous n’étions pas médecins. Ces discoureurs assurent que toutes les maladies ont leur commencement, leur perfection et leur fin ; que, malgré notre savoir, nous ne pouvons rien changer au cours naturel des maladies ; leur marche a résisté fièrement jusqu’ici aux connaissances et aux remèdes de la faculté. La fièvre, malgré ses symptômes caractérisés et les millions de pouls que nous avons tâtés, est encore un mystère pour nous ; et nous n’eussions pu la guérir, si les gens qui nous fournissent du poivre n’avaient apporté en Europe une racine amère qui vient à côté du sucre qui n’est point amer, amarus, amara, amarum.

« La plupart de nos secrets, de nos grands remèdes et de notre science, sont le travail des ignorants ou des animaux. Sans les mâtins, le chiendent serait inconnu ; sans la cigogne, le clystère serait inconnu ; sans les chats, l’herbe de ce nom serait inconnue ; et sans les sots, notre art serait inconnu.

« Nous avons, Messieurs, dans cette momie, un sujet nouveau de guérir les hommes. La matière louable qui va sortir de ce vieux cadavre, nous donnera la connaissance de la bonne ou mauvaise qualité de la matière louable du temps de François Ier ;