Page:Dulaurens - Imirce, ou la Fille de la nature, 1922.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

Georges Xan-Xung, voyageant en Thessalie, s’amouracha du cheval Pégase… Cette maudite copulation donna le jour à M. Palissot ; voilà pourquoi il hennit encore sur le théâtre, et qu’il se passionne si noblement pour le foin nouveau et l’herbe naissante.

« Abraham Chaumeix est notre parent du côté de sa grand’mère. C’était la fille d’un marchand de vinaigre, qui avait la pratique d’un certain Théodore Xan-Xung, ancien maire d’Orléans. Notre parent trouva un jour cette jolie personne dans sa cuisine, s’en amouracha, et lui fit un enfant qui fut la mère du grand Abraham Chaumeix, qui a déclaré une guerre odieuse et forcenée au bon sens, et aux sages qui cultivent paisiblement leur raison.

« Ses préjugés légitimes, que le petit Journal de Trévoux et le mince journal chrétien ont trouvé dignes de l’éloquence du nerveux Tertullien, sont dignes du mépris de tous les siècles. Dans ce boursouflé et sec ouvrage, Abraham s’efforça de rendre les philosophes et les sages détestables aux idiots et aux simples ; mais les personnes éclairées virent bien que les sots et les ignorants ne pouvaient être vertueux ni honnêtes gens, à cause que ce que nous appelons honnête homme est l’effet de la justesse de l’esprit et de l’équité du cœur.

« Le cousin Abraham, enflé du gros savoir de ses productions, envoya son précieux volume au serviteur des secteurs, le Souverain de Rome. Le Saint-