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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

devaient faire un jour beaucoup de bruit dans le monde, à cause que son cœur, ses poumons, ses ongles et son derrière se mêleraient avec le tonnerre, et renverseraient le clocher de Pantin. Il avait trouvé le secret d’avaler les médecines sans répugnance, en s’imaginant boire une liqueur délicieuse. C’était sans doute en augmentant la somme de son imagination, qu’il croyait écrire parfaitement ; parce que, selon son système, pour écrire parfaitement, il n’avait qu’à s’imaginer écrire parfaitement.

« Il assomma le public de toutes les capucinades qu’il avait retenues dans son enfance. Il compare, dans ses insipides ouvrages, la cour de France à la toile peinte, où l’on voit des groupes de vieilles duchesses et d’anciennes baronnes s’asseoir gigantesquement sur des tabourets peints. Ses idées sur la divinité ont un sceau de grandeur et de majesté qui frappe. Dieu, selon lui, est comme un commis de la douane, occupé à calculer la valeur des actions des hommes. Le cousin n’aimait point le chocolat ; cette boisson rend les gens tristes ; il préférait les pommes et démontrait que ceux qui mangeaient des pommes étaient toujours plus gais. Les Normands qui mangent des pommes cinq fois le jour, ne sont cependant pas si gais que les Gascons et les Provençaux, qui ne mangent point de pommes.

« Palissot est encore de la famille ; c’est une tache que ce garçon dans la maison des Xan-Xung. Un