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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

rempli de beautés. Pour savoir ce que c’est que notre enfer, il faut connaître le paradis, Xenoti ou le Tien. Le paradis est ce qu’on appelle dans tes écoles le vuide. Le Tien est une grande roue qui tourne dans ce vuide cent millions de fois plus vite que le vol d’un boulet de canon. Il sort à chaque instant de la roue de Xenoti des milliers de petites roues cent millions de fois plus petites qu’un grain de sable. Le vuide ou ce que tu appelles le ciel, est rempli de ces petites roues qui tournent continuellement avec le Tien, ou le premier principe.

« Ces petites roues sont les âmes des hommes et des animaux qui vont animer des petites cruches de terre à deux pieds, à quatre pieds, sans pieds, sans pattes, à trente-six pieds comme les cloportes et les araignées. Ces petites roues en sortant de Xenoti sont exactement rondes ; en entrant et en séjournant dans les petites cruches que tu appelles corps, elles prennent le plus souvent la méchante forme des cruches où elles sont renfermées.

« Le système de Xenoti est de remplir son vuide, ou son paradis de ces petites roues ; plus son vuide est rempli, plus il approche du plein et plus il est beau. Pour que les petites roues puissent tourner en paradis, il faut qu’elles soient exactement rondes et telles qu’elles sont sorties de celle de Xenoti, parce que rien d’imparfait ne peut tourner dans le vuide ou l’éternité. Or les roues que le Tien a jetées de sa roue éternelle, humant l’air du beau et du laid monde, prennent de la quadrature, des côtés