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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE


la bonne trempe de mon âme ; les amants sont cruels de vouloir que nous ne soyons libertines que pour eux. Le mien était attaché à moi par le plaisir ; croyait-il cette chaîne assez forte pour soutenir quatre mois d’absence ? Il sera permis aux hommes de faire des maîtresses, nous ne pourrons faire des amants ! La nature et mon cœur ne se gênaient point, je n’écoutai qu’eux.

Je n’avais d’autre parti à prendre que de retourner à Saint-Quentin. Je passai à Bruxelles, je logeai à l’hôtel du Miroir ; un vieil officier du régiment de Los-Rios, en garnison dans cette ville m’offrit sa bourse et son cœur ; je n’avais d’autres ressources, je profitai de ses bontés.

À l’encolure de mon bonhomme, à sa mine étique, je vis bien que la décoration de mon grand ruban était inutile. Mon vieux se mit en quatre pour me donner des signes de sa tendresse, son esprit ne pouvait s’ouvrir ; il ne l’avait cependant point dur, mais l’âge avait un peu brouillé sa conception. « Ciel, disait-il (il était dévot), si je pouvais lui… je promets vingt m… es…… aux tré-

    pendant trois jours et décorée de chronographes, où il n’y a point de sens commun. Malgré ce carillon, le premier n’est jamais qu’un sot ; témoin M. Van der Gromac. On est si lumineux, si conséquent, si éclairé dans le pays de Louvain, Bruxelles, Liège et la banlieue, qu’on ne sait point encore à quoi s’en tenir sur l’essence d’un premier de Louvain. Chaque année l’Université en fournit un ; il y en a au moins soixante dans le pays, et ces premiers depuis l’établissement de l’Université n’ont pas encore produit un livre ni rien qui puisse passer à l’immortalité.