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mort, les prêtres de Égypte s’empressaient de lui donner un successeur, qui devait, suivant l’opinion populaire, être né d’une vache fécondée par un rayon du soleil. Certaines taches de sa peau déterminaient son élection. Sa découverte changeait en allégresse le deuil où la mort de son prédécesseur avait plongé le peuple égyptien. Au lieu même où l’on avait trouvé le nouveau dieu, on lui construisait une étable magnifique, tournée du côté du soleil levant. Là, pendant quatre mois, il était abreuvé de lait ; ensuite, une troupe de prêtres le conduisait processionnellement au bord du Nil, l’embarquait sur un vaisseau richement décoré, et l’amenait à Nicopolis.

C’était dans cette dernière ville que les femmes avaient le droit de venir, pendant quarante jours, visiter le nou­veau dieu. Suivant Diodore de Sicile, elles relevaient leurs vêtements, mettaient en évidence et semblaient offrir au taureau divin ce que la pudeur ordonne de cacher [1]. Le but de ces femmes, dans cette ridicule cérémonie, était évi­demment d’obtenir du taureau-dieu la fécondité.

Ce récit, conforme à l’histoire, m’offre des

  1. Diodore de Sicile, lib. 1, sect. 85.