Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VIII.


Du Culte du Phallus chez les Romains.


Ce peuple, dont l’ambition sans bornes fut le fléau du monde, dont la gloire s’acquit aux dépens du bonheur de tant de nations ; qui, toujours vainqueur par ses armes, fut à la fin Vaincu par ses vices ; qui, s’élevant au plus haut degré de puissance, ne tomba qu’avec plus d’éclat ; et qui, après avoir fatigué l’espèce humaine du poids de sa grandeur, devint l’objet de son mépris ; ces romains si fiers, si turbulens, si dominateurs, surent-ils, dans les tems mêmes où ils remplissaient la terre subjuguée du bruit de leurs exploits, résister aux atteintes des préjugés honteux ? Surent-ils se défendre contre des superstitions ridicules, enfans de l’ignorance, qui insultent à la raison, dégradent l’homme et le ramènent vers la barbarie ? Non. Leur faiblesse, leur aveugle crédulité, leur soumission absolue à leurs pré très, forment, avec leur courage et leur caractère indépendant et impérieux, un contraste frap-