e peuple, dont l’ambition sans bornes fut
le fléau du monde, dont la gloire s’acquit aux
dépens du bonheur de tant de nations ; qui,
toujours vainqueur par ses armes, fut à la fin
Vaincu par ses vices ; qui, s’élevant au plus haut
degré de puissance, ne tomba qu’avec plus d’éclat ;
et qui, après avoir fatigué l’espèce humaine du poids de sa grandeur, devint l’objet de
son mépris ; ces romains si fiers, si turbulens,
si dominateurs, surent-ils, dans les tems
mêmes où ils remplissaient la terre subjuguée
du bruit de leurs exploits, résister aux atteintes
des préjugés honteux ? Surent-ils se
défendre contre des superstitions ridicules,
enfans de l’ignorance, qui insultent à la raison,
dégradent l’homme et le ramènent vers la barbarie ?
Non. Leur faiblesse, leur aveugle crédulité,
leur soumission absolue à leurs pré très,
forment, avec leur courage et leur caractère
indépendant et impérieux, un contraste frap-