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de cet astre, sous quelque nom qu’il fût adoré. Déterminés par ces principes, ils accordèrent à Priape le titre auguste de sauveur du monde, qu’on a souvent donné aux dieux-soleil et surtout aux différents signes qui ont successivement marqué l’équinoxe du printemps, tels que les Gémeaux, le Taureau, le Bouc, enfin le Bélier ou l’Agneau. Cette qualification divine se trouve en une inscription grecque placée sur le Priape antique du musée du cardinal Albani.

On sacrifiait un âne à Priape ; on lui offrait des fleurs, des fruits, du lait et du miel ; on lui faisait des libations en versant du lait ou du vin sur la partie saillante qui distingue cette divinité ; on y appendait des couronnes et même de petits Phallus en ex-voto ; enfin, les dévots venaient baiser religieusement le Phallus consacré.

L’introduction et les progrès du christianisme en Grèce devinrent funestes au culte du Phallus et de Priape, mais ne l’anéantirent pas. Lors même que plusieurs écrivains chrétiens s’attachaient à déclamer contre lui, se récriaient contre ses indécences, en décrivaient, et