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Au culte transmis par les Égyptiens, à celui qu’ils trouvèrent établi chez les Pélasges, les Grecs ajoutèrent les cultes en vigueur chez les Syriens, les Babyloniens, les Phéniciens, les Phrygiens, et d’autres peuples qui fondèrent des colonies chez eux ou avec lesquels ils étaient en commerce. Ce mélange confus devint la matière que l’imagination féconde et déréglée des Grecs mit en œuvre pour enfanter le dédale inextricable de la mythologie, cet océan d’aventures ridicules ou merveilleuses, souvent contradictoires, qui ont fait le désespoir des commentateurs.

Au milieu de ce chaos, il subsiste cependant des points de reconnaissance qui établissent la conformité des cérémonies et des fables des Grecs, avec celles qui étaient en usage chez les étrangers. Le Phallus, par exemple, fut constamment chez eux, comme il était chez les Égyptiens et autres peuples, uni au culte du dieu-soleil.

Bacchus était nommé en Grèce Dionysos[1]

  1. Cette dénomination dérive, dit-on, de Nysa, ville où Jupiter fit porter Bacchus par Mercure, pour y être élevé par des nymphes ; ou du nom de Nysa, fille d’Aristeus, qui le nourrit. Ce sont des fables. Bacchus ne fut élevé par personne ni dans aucune ville. Bacchus était le soleil ; et ce nom lui vient du pays de Cous, dans la Thebaïde. La syllabe ab ou ba signifie père, maître, dieu : ainsi le nom de Bacchus doit être interprète' par le père ou le dieu de Cous, Quant au nom Dionysus, il est le même qu’Adon, Adonis , Adonai, Dionis, qui signifient maître, seigneur, qualifications qu'on a toujours données au soleil.