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possédait de pouvoir et au pouvoir. Enfin, le surlendemain, les journalistes diminuèrent la grosseur des caractères de leur rubrique :


« UN SCANDALE »


On y lisait simplement :

« On a arrêté la nommée Julie Garette, couturière, rue Caulaincourt ; elle a avoué sa part de culpabilité dans l’affaire Rhœa ; une autre fille-mère, Marie Gilbert, cuisinière, rue Lepic, a été convaincue de tentative criminelle : elles sont sous les verrous. »

Pendant plusieurs semaines, un grand nombre de femmes connurent l’insomnie. Leur quotidien leur apporta enfin la bonne nouvelle.

« Mme Rhœa, la sage-femme qu’une calomnie avait conduite devant le juge d’instruction, vient de bénéficier d’un non-lieu éclatant. Julie Garette a été retenue parce qu’elle a été trouvée porteur d’une arme prohibée. Elle prétend qu’elle allait se suicider ; le tribunal appréciera. Quant à Marie Gilbert, les médecins ont reconnu que sa conformation l’obligeait à provoquer l’annulation de ses maternités. En somme, le scandale que nous avions supposé n’existait que dans l’esprit de ceux que la jalousie égarait. Mme Rhœa reprend la direction de sa clinique ».

La prévention de la sage-femme avait été de