d’ailleurs de bonne grâce à cause de la tournure d’esprit de celle que la bonne avait appelée « la sorcière ».
Vraiment, cette jeune femme était désopilante. Elle souffrait infiniment ; mais une philosophie spéciale lui faisait prendre tous les maux en patience. D’une façon originale, elle essayait de faire des adeptes ; et, dès le matin qui suivit leur martyre, chacune des patientes eut sa raison de se réjouir.
— Consolez-vous, dit-elle à Sylvia Maingaud, vous êtes sous l’influence de la Lune ; vos douleurs vous inspireront de poétiques larmes, et, si vous les mettez en vers, vous aurez du succès.
— Ah ! bah ! répondit Rhœa, qui procédait aux ablutions de Jeanne Deckes ; à quoi voyez-vous que la Lune a le droit de s’occuper d’une destinée ?
— Mais à tout, aux yeux, à la coloration des chairs, aux mains. Les « Lunes » ont beaucoup d’enfants !
De petites toux nerveuses lui répondirent ; et la matrone pour cacher la confusion du professeur de piano s’écria :
— Vous entendez, le 2 ! Quand vous vous marierez, il faudra éviter les salpingites, sinon l’astrologie ferait faillite.
— Et moi ? Madame, questionna Madame Breton de l’Écluse, très amusée, quelle étoile préside à ma vie ?
— Jupiter seul domine sur votre front et sur vos