Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AUTRE CHANSON DU RIVAGE


Jeunes filles, allez par les plages ;
L’haleine des flots sauvages

Sur les lèvres écarlates
Met des aromates.

Marchez sur le sable fin ;
Les glauques lointains
De l’horizon marin

Laissent de leurs profondeurs
Au fond des yeux rieurs.

Courez dans les falaises,
Et que vos cris se complaisent
Dans le vent qui monte et puis s’apaise ;

La rude brise, ô coquettes,
Vous fera de fraîches pommettes

Avec de blancs et de rosés reflets,
Mieux que la poudre de chez Violet.