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IV


Car tu n’es plus celle que tu étais,
Car en toi-même une autre a surgi pour jamais,
Et de la vierge à la femme des univers se sont défaits.

Lorsque ta chair a tressailli,
C’est en ton âme que la flamme a lui.

Ta chair de vierge était ton âme virginale,
Ta chair de jeune fille est morte et dans la nuit hyménéale
Ton âme de vierge s’est renvolée au ciel de ton aube baptismale.


*

 
Et près des gynécées
Nos plus nobles et nos plus tristes et nos plus lyriques pensées,
Ô jeunes femmes, vont à vos premières âmes maintenant trépassées.