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Fûtes-vous si secourable et consolante ?
Mon cœur
En vos chansons caressantes
Reposait ses langueurs
Et s’enveloppait de tristesses bienfaisantes.

Chacun loua la gaîté folle
Que les rires et les sourires de vos yeux
Et vos paroles
Répandaient à la lueur des soirs joyeux ;
En vos rires je me berçais comme en des barcarolles.

Les autres proclamèrent
Et votre charme et votre front divin,
Et ces enfantines et souveraines manières
D’être une reine au sourire mutin
Et une enfant de séduction et de chimère.

Moi, dans votre grâce douce
Je reposais mon souci.
Et sans songer si vous étiez la blonde frêle ou la rousse
Farouche, ou la reine ou l’enfant, en votre cœur ami
Je me faisais un nid d’harmonie et de mousse.