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C’est toi, c’est toi qui de toutes es la plus belle,
Toi, c’est toi, l’unique belle.




Les autres étaient laides.
On les aimait en guise d’intermèdes…

Toi, l’on t’aime
Pour toi-même.

Les autres n’avaient point d’esprit.
On leur causait du beau temps, de la pluie ;

Les autres n’aimaient guère ou aimaient mal,
Mais n’est-ce pas fatal

Que, s’il vit seul, l’homme se porte mal ?
Les autres, les autres avaient
Tant de vilains défauts, si peu d’attraits…

De l’amour elles n’ont entrevu qu’une pale aurore…
Toi, l’on t’adore.