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Ah ! pour l’avenir
Quelle source de bons souvenirs !

Quel trésor de joies sereines
Et de causeries dans les années lointaines
Et, pour nos fronts, de regaîtés certaines,
Ces semaines, ces deux semaines !

Nous étions maintenant
Comme d’anciens amants,
Et je te disais en riant,

Et tu me disais avec ton exquis rire :
Va ! tu peux fuir,
Tout seul ou toute seule, sans moi, tu peux t’enfuir,

Va ! va ! tu peux t’en aller loin.
Tu ne l’oublieras point,

Ce temps si doux, ce temps si long, ces deux semaines.
Je t’en défie, petite reine…

Ô mon parfait ami,
Je t’en défie…

Quand tu seras bien vieille.
Et toi, quand cette chevelure à la neige sera pareille,