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les premiers poètes du vers libre

rôle d’un déclic, enfin que les Palais Nomades, avec leur commencement en vers réguliers, leur milieu en vers de plus en plus libérés et leur fin en véritables vers libres, semblent être le symbole même de son évolution.

Et il convient, non moins, de lui faire hautement honneur de la décision avec laquelle, la formule trouvée, il s’est lancé dans la bataille.



laforgue


Laforgue avait publié, en 1885, les Complaintes et, dans les premiers mois de 1886, l’Imitation de Notre-Dame-la-Lune ; il avait également achevé, mais sans que la rédaction en fût définitive, un nouveau volume de vers, les Fleurs de bonne volonté, que Léon Vanier devait publier. À ce moment (nous sommes au commencement du printemps 1886) il sacrifia les Fleurs de bonne volonté qu’il ne considéra plus dès lors, disais-je dans la préface de ses Derniers Vers, que comme un répertoire pour des poèmes nouveaux ; çà et là, et abondamment, il y prit des idées, des images et des vers, qui, associés à des éléments originaux, formèrent le Concile Féerique et les poèmes qui ont été réunis sous le titre de Derniers Vers, Les