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les premiers poètes du vers libre

Bazalgette, que quelques courts poèmes ou fragments de poèmes dans des articles consacrés au poète américain, notamment Revue des Deux Mondes (Bentzon, 1872), Renaissance artistique et littéraire (Blémont, 1872), Bibliothèque universelle et Revue Suisse (Quesnel, 1886), puis Nouvelle Revue (Sarrazin, 1888). Mais ces traductions, écrites suivant le système courant qui consistait à enlever aux vers traduits la disposition « vers », ne pouvaient avoir aucune influence sur l’évolution de la technique française.

Toute autre est la forme que Laforgue, en juin 1886, donna à sa traduction ; je n’ai pas vérifié si elle correspond exactement à l’original, mais elle est précisément celle que le vers libre (ou le verset) était en train de prendre. S’ils avaient été publiés sans nom d’auteur, ces poèmes auraient été des vers libres (ou des versets), et voilà qui me semble considérable.

La même chose pour la traduction de Vielé-Griffin, en 1888.

Il est évident, en tous cas, je ne dis pas que ces traductions aient suggéré, mais qu’elles ont pu suggérer à un jeune poète l’idée du vers libre (ou du verset)… Malheureusement, je n’ai rien trouvé qui me renseigne à ce sujet.