Kahn imités par Marie Krysinska étaient du vers libre, pour reconnaître du coup le même caractère aux poèmes de Marie Krysinska et lui accorder tous cas l’honneur, le grand honneur d’avoir été l’initiatrice, du moins en tant que publication.
J’ai voulu tirer la question au clair. J’ai dépouillé les collections du Chat Noir, de la Vie Moderne et de la Libre Revue des années 1882 et 1883. Voici ce que j’ai trouvé à l’actif de Marie Krysinska :
Chat Noir : du 14 octobre 1882 : Chanson d’automne ;
Chat noir du 4 novembre : Symphonie en gris ;
Chat Noir du 25 novembre : Ballade ;
Vie Moderne du 26 mai 1883 : le Hibou ;
Libre Revue du 16-31 décembre : le Démon de Ragoczi,
De l’examen de ces poèmes il n’y a qu’une conclusion à tirer. Ce n’est pas du vers libre, c’est du poème en prose, — et assez ordinaire, mais il n’est pas question ici de la qualité.
Les pieds rythmiques dont se composent en effet ces lignes, non seulement sont souvent du rythme le plus lâche, mais ne sont pas resserrés dans l’unité du vers ; si certaines lignes peuvent donner cette illusion, c’est qu’à ce moment la phrase est courte ; ce sont des phrases plus ou moins rythmées ; ce ne sont pas des vers.