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ANTONIA
Et vers là-haut, et vers là-bas,
Nubile, je tendais les bras !
… Va ! je suis condamnée
Au désir inexaucé ;
Vouloir sans fin, vouloir
Sans repos, sans espoir,
Vers un ciel fabuleux languir,
Et ne jamais dormir,
Ne jamais finir,
Et, à l’heure du devenir,
Toujours, toujours, toujours fuir…
Oh ! je voudrais mourir.
Crains
Lorsque tes mains
Auront touché mes seins,
Si ma ceinture de vierge choit
Entre tes doigts,
O roi,
Crains les menaces de mon âme
Je suis femme ;
Le désir originel
Est mon état éternel.