Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
LA LEGENDE D’ANTONIA


Scène II


Tombée du soir.

Une jeune fille est entrée tout à l’heure ; elle porte une gerbe de fleurs qu’elle dépose sur un tertre, près d’une fontaine. Au moment où les bourgeois ont disparu, elle aperçoit au fond de la scène un homme qui, debout, seul et immobile, considère le ciel que dore le couchant.


L’Amante

Un étranger sur le chemin…
Peut-être qu’il est las, qu’il a soif et qu’il a faim…

Sans doute que c’est un voyageur
Qui cherche depuis des heures
Un abri contre la nuit et le malheur…

C’est un homme qui a erré,
Qui a pleuré…

Et vers qui vont montant
Mes plus profonds apitoiements.