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LA FIN D’ANTONIA

Gaspard

Les épreuves ont suivi leur cours ;
Chaque sacrifice a eu son jour.

Balthazar

Et maintenant
Tout a son achèvement.

Antistrophe
1er  Bûcheron

Absolu ! absolu !
Toi l’inobtenu !
Toi l’inconçu !
Absolu, tu résides aux cieux
Et nos yeux
Voguent vers ton fanal miraculeux.

Absolu, l’inatteignable,
Phare des mers innavigables !
Tu sièges dans l’infini,
Et nos êtres éblouis
Courent vers toi les courses sans merci.

Absolu, roi des cœurs,
Dieu, qui veux que pour toi l’on meure,
Absolu, rêve de nos frêles heures,
Tu règnes dans l’impossible,
Et nos tristes esprits brûlés d’ardeur inextinguible