Page:Dujardin - Antonia, 1899.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
LA LÉGENDE D’ANTONIA

Tout ce que je fus, ce que je suis s’effondre ;
J’arrive au terme du destin :
Renoncement, es-tu ma fin ?

Non… dans mon cœur
J’ai entendu l’écho de mon erreur.
… La créature
Ne s’en est pas allée au delà de la nature.
Non… dans ma pensée
L’humanité n’est pas effacée.
… La femme
N’a pas exorcisé son âme.
Dans mon corps
La vie existe encor.
Non !… La mortelle
N’est pas montée en le cycle spirituel.
La nature
M’a reprise ; pour un proche futur
Ma destinée est mûre ;
Un nouveau jour mystérieusement
Au fond de mon être a son avènement ;
Et elle ne peut pas
Renoncer au monde pour l’au-delà,
Celle-là, celle-là, celle-là
En qui l’œuvre du devenir
Est prête à s’accomplir.

Ô pleurs,