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La Fin d’Antonia


PROLOGUE


Le Poète

Celui qui vient et vous demande,
Ô foule, de qui toutes pensées descendent,
Une heure d’oubli
Des quotidiens soucis,
Une heure
À vous livrer au songe intérieur,
Celui-là n’est plus le passant
Qu’au hasard de la vie vos pas vont côtoyant.
Nul nom n’existe ici ;
Je suis celui
Qui n’est qu’un peu de votre esprit.
Sur tous pèse le poids mortel
Du contingent et de l’irréel :
Mais au fond de l’être