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LA LEGENDE D’ANTONIA
Et je passe, ô voyageur,
Parmi quelles langueurs,
Parmi quelles fureurs,
Dans l’incognito de mon cœur.
Oh ! que de femmes !
Oh ! que d’âmes !
Que d’impossibles flammes !
Les villes brament.
Regarde les maisons,
Guette sur les balcons,
Fouille les toits et les horizons !
Les grandes inconnues
Passent sous mes regards éperdus.
Où vont-elles,
Les immortelles,
Les infidèles ?
Ah ! que d’atours !
Que de satins, que de velours !
Que de rêvées amours !
Et mon cœur cherche une,
Mon cœur vogue sur les lagunes ;
À la suite de fous cheveux,
Mon cœur marche des pas hasardeux…
Que je serais heureux !