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ANTONIA

Les rondes
Se nouent sous les feuillées profondes ;

Les baisers folâtres
Égaient les âtres,
 
Et les ménétriers
Accompagnent les mariés.

Moi, je suis le cours végétatif
Des ruisseaux au long des ifs,
 
Je suis les ruisseaux aux ondes coutumières
Et je m’en vais vers les rivières,
 
Vers les rivières, vers les fleuves,
Dans les grands courants où s’abreuvent
Les multitudes surgissantes, à mes yeux neuves.
 
Je vais maintenant
Avec le fleuve grossissant.
 
Ah ! que de foules !
Quelles houles !
Comme croule
Le flux qui m’enroule !
 
C’est la cité qui bouillonne ;
C’est la vie qui tourbillonne ;