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INTRODUCTION

Les mémorables découvertes de Henri Sainte-Claire-Deville, en faisant connaître les phénomènes de dissociation, ont donné à la statique chimique une nouvelle et féconde impulsion. L’attention des physiciens se porta aussitôt vers l’étude des équilibres chimiques, dont le rôle dans l’explication d’une foule de réactions venait d’être mis en lumière.

Les lois de ces équilibres ne pouvaient être demandées à la mécanique rationnelle ; il s’agissait en effet de problèmes d’un autre ordre que ceux auxquels s’appliquent les méthodes de la mécanique. Ces problèmes, toutefois, présentent de nombreuses analogies avec les problèmes d’équilibre étudiés en statique ; il semblera donc naturel que les physiciens aient employé, pour les résoudre, des procédés analogues à ceux que les mécaniciens ont employés en statique.

Les travaux de Galilée, de Descartes, de Pascal, de Bernoulli et de Lagrange ont prouvé que la statique tout entière était comprise dans un seul principe ; ce principe, qui a reçu de Gauss ses derniers perfectionnements, est le principe des vitesses virtuelles. Lagrange et Lejeune-Dirichlet l’ont complété en démontrant que toutes les fois