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LA COSMOLOGIE DU XVe SIÈCLE

les leçons de Georges eurent sans doute grand succès, car elles furent imprimées nombre de fois[1].

Le Cursus optimarum quæstionum super Philosophiam Aristotelis professé par Georges de Bruxelles, corrigé, complété et publié par Thomas Bricot, comprend, comme le manuel de Jean Hennon :

Les huit livres de la Physique,
Les deux premiers livres et le quatrième livre du traité Du Ciel et du Monde,
Les deux livres De generatione et corruptione,
Les trois premiers livres des Météores,
Le traité De l’âme,
Le Liber de sensu et sensato,
Le Liber de sommo et vigilia,
Le Liber de memoria et reminiscentia,
Le Liber de longitudine et brevitate vitæ.
Enfin les six premiers livres de la Métaphysique.

La composition de ce cours suit un ordre aussi compliqué que le plan du manuel de Jean Hennon. L’exposition du texte d’Aristote est entremêlée de doutes auxquels font suite des questions ; ces questions reprennent souvent des débats que les doutes avaient déjà agités, les résolvent autrement, leur donnent parfois des conclusions différentes ; dans ces allées et venues, dans ces retours en arrière, le lecteur perd quelquefois le fil.

Georges de Bruxelles, d’ailleurs, ne semble pas avoir recherché, comme Nicolaus de Orbellis et comme Jean Hennon, la brièveté et la simplicité ; son traité est beaucoup plus volumineux que les manuels de ses précécesseurs ; ce n’est pas qu’il soit beaucoup plus riche d’enseignements ; mais il accorde une place bien plus grande à ces discussions épineuses et compliquées dont les meilleurs esprits se détournaient, dès lors, avec une sorte de dépit.

  1. L’édition que nous avons consultée est la suivante : Cursus optimarum questionum super Philosophiam Aristotelis cum interpretatione textus secundum viam Modernorum : ac secundum cursum magistri Georgii : Per magistrum Thomam Bricot : sacre Theologie professorem emendate. — Incipiunt questiones super Philosophiam Aristotelis cum inierpretatione textus eiusdem edite a magistro Georgio et per magistrum Thomam Bricot emendate. — Sine loco, anno, typographo (Sed Basilæ, per Johannem Amerbach). Outre cette édition, on cite les suivantes :

    Lugduni, 1486. — Parisiis, per Wolfgangum Hopyl, 1494. — Lugduni, per Janonem Carcan, 1495. — Lugduni, per Johannem de Vingle, 1500.

    En outre, une édition douteuse : Venetiis, per Erhardum Ratdolt.

    (Hain Repertorium bibliographicum, nos 3.974, 3.971, 3.972, 3.973 et 3.976)