l’a mise en mouvement, et ce n’est pas par l’air, car elle demeure toujours, en tournant, dans le même lieu. Ces corps sont donc mûs par une vertu qui leur a été imprimée.
» Par là, on connaît la cause pour laquelle une piérre peut être lancée avec plus de vitesse qu’une plume et une lance longue qu’une lance courte, et pourquoi celle-ci frappe plus fort que celle-là ; c’est que la pierre reçoit, de cette vertu, plus que n’en reçoit la plume et qu’elle la conserve plus longtemps ; c’est qu’une lance longue et bien proportionnée à la main reçoit, de cette vertu, plus qu’une lance courte, et qu’elle la reçoit mieux…
» Ainsi, dans la projection d’un corps grave ou léger concourent trois mouvements dont un est naturel et les deux autres violents ; cela se voit ; en effet, pendant le jet de la pierre, celle-ci est mue de mouvement violent, car elle est mue par un principe extrinsèque étranger à l’inclination du patient ; l’air qui précède le projectile est mû de mouvement violent, car il est divisé contrairement à sa propre inclination ; mais l’air qui suit la pierre se meut de mouvement naturel afin d’empêcher la production du vide. »
À cette conclusion, notre auteur prévoit une objection qu’il formule en ces termes :
« Le mouvement de la pierre vers le haut est naturel, car il provient d’un principe intrinsèque, savoir, comme on l’a dit, de cette vertu imprimée. »
Cette objection, c’est précisément celle qu’il tenait pour valable en son Expositio super libros physicorum ; c’est celle qui lui faisait repousser la théorie des modernes, encore qu’elle fût communément reçue. Maintenant, cette objection se voit rejetée à son tour, et de la manière suivante :
« Nous nions que le mouvement de la pierre vers le haut provienne d’un principe intrinsèque ; afin de le prouver, nous nions qu’on fasse un raisonnement concluant lorsqu’on dit : Ce mouvement provient d’une vertu qui existe dans la pierre, donc il provient d’une vertu intrinsèque. En effet, par principe intrinsèque nous entendons quelque chose que le composé naturel s’assigne naturellement à lui-même. »
Du Péripatétisme de Paul Nicoletti, la Dynamique parisienne a eu raison.
La défaite de ce Péripatétisme se marque également dans ce que dit notre auteur du fameux repos intermédiaire entre l’ascension et la chute d’un projectile.