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LES UNIVERSITÉS DE L’EMPIRE

sent les mouvements d’ici-bas. Après Nicole Oresme, et plus décidément que lui, Conrad Summenhart affirme cette doctrine. Les autres maîtres allemands ne se montrent pas si audacieux. Pour tous, cependant, cette thèse est en balance avec la thèse contraire, qui laisse les Cieux sous l’empiré des Intelligences conçues par les philosophies helléniques. Si la force de l’autorité et de la tradition fait encore pencher vers cet antique système les préférences des Gabriel Biel, des Grégoire Reisch, des Josse d’Eisenach, nul d’entre eux, cependant, ne va plus jusqu’à condamner la réunion, dans une même Mécanique, de la Dynamique céleste et de la Dynamique sublunaire. Vers la science moderne, c’est déjà un fort grand pas ; et ce pas, c’est l’influence de Paris qui a poussé les maîtres allemands à le faire.


G. L’équilibre de la terre et des mers


Le problème de l’équilibre de la terre et des mers est un de ceux qui avaient le plus vivement sollicité l’attention de l’École de Paris ; Buridan, Nicole Oresme, Albert de Saxe, Thémon, Pierre d’Ailly s’étaient entendus pour en demander la solution à de pures raisons de Mécanique ; un seul point les avait divisés, qui est le suivant : Le point qui coïncide avec le centre du Monde est-il le centre de gravité du seul élément terrestre ou bien le centre de gravité de l’ensemble des corps pesants ?

De cette tradition, un seul disciple de Buridan, Marsile d’Inghen, s’était écarté. Mais durant la seconde moitié du xve siècle, la plupart des maîtres parisiens l’avaient reprise ; elle avait trouvé faveur non seulement auprès de ceux qui s’inspiraient sans cesse de la Physique parisienne comme Jean Hennon, Georges de Bruxelles et Thomas Bricot, mais encore auprès de Scotistes comme Jean le Maire et de Thomistes comme Jean le Tourneur.

En Allemagne, la théorie de Jean Buridan et de ses disciples n’a pas trouvé cet acquiescement presque unanime. Un Lambert de Heerenberg n’en a pas soufflé mot ; de la part d’un Thomiste aussi sottement buté, ce silence n’était pas fait pour nous surprendre ; nous serons plus étonné en reconnaissant la même omission dans l’enseignement de maîtres qui se piquent de suivre la mode de Paris.

Écoutons, par exemple, ce que Frédéric Sunczel va répondre