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LES UNIVERSITÉS DE L’EMPIRE

du dit livre, lisez la triple distinction des puissances. — Require figuram capitis seu distinctiones potentiarum in Margarita philosophica Gregorii Reisch, tractatu de anima. Potentiarum triplicem distinctionem in fine presentis libri legas. »

Summenhart est mort en 1501 ; si donc cette phrase était de sa main, il faudrait bien admettre que la Margarita phïlO’sophica a été composée avant 1502, imprimée avant 1503. Mais cette indication a toute l’allure d’une addition mise dans les Commentaires de Summenhart par Thomas Wolf qui les publia en 1507.

Summenhart, d’ailleurs, affecte, peut-on dire, de ne citer aucun auteur moderne ; de ceux dont il cite le nom, Duns Scot est le plus récent ; à cette règle, on ne peut citer que deux exceptions ; l’une concerne Grégoire Reisch ; l’autre se rencontre à propos de l’action de la lune sür les substances humides ; le paragraphe que le professeur de Tubingue consacre à cette action se termine ainsi[1] : « Vous pouvez voir l’opinion que Pic de la Mirandole soutient à ce sujet dans ses livres des Discussions contre les astrologues. — De hoc quod Mirandulanus tenet in disputalionum libris adoersus astrologos videre potes. »

Ici, les dates ne nous défendent pas d’attribuer cette phrase à Summenhart. Mais il est bien probable cependant que le conseil de lire les Disputationes contra astrologos, comme le conseil de consulter le texte et les figures de la Margarita philosophica, est dû à l’éditeur.

Rien ne nous empêche, dès lors, de tenir pour assuré que La perle philosophique a été composée en 1502.

Le maître ès arts Grégoire Reisch qui, à Strasbourg, en 1502, composait la Margarita philosophica à l’usage des jeunes gens studieux, était assurément un homme sans grande prétention scientifique ; il n’en faudrait pas conclure qu’il fût esprit routinier et dédaigneux des pensées modernes ; divers passages, au contraire, nous font voir en lui un curieux qui s’informe des opinions récentes.

Lorsque, par exemple, au début de son Astronomie, il énumère les principaux auteurs qui nous ont révélé cette science, il a soin d’ajouter[2] : « Nous savons qu’elle a été, dans les

1. Conradi Summenhart Op. laud., tract. II, cap. IV, octava difflcultas ; fol. sign. K 2, col. c.

2. Margarita philosophica, lib. VII, tract. I, cap. II ; éd, cit., fol. précédant le fol. sign. Q, r°..

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