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LES UNIVERSITÉS DE L’EMPIRE

éprouvé par l’intelligence, la puissance cognitive, comme la rassasierait la connaissance distincte et, surtout, la connaissance la plus distincte…

» Nous connaissons les choses d’un concept universel ou d’une connaissance confuse avant de les connaître d’un concept singulier ou d’une connaissance distincte ; c’est-à-dire que l’ordre de la connaissance confuse précède naturellement l’ordre de la connaissance distincte…

» Le concept universel, c’est le concept qui représente la chose d’une manière universelle et confuse ; le singulier, c’est le concept ou la connaissance qui représente la chose plus distinctement… Le singulier, ce n’est pas ce qui existe à l’état individuel ; c’est la connaissance qui représente distinctement. » Rien de moins Aristotélicien, rien de moins Hellène que cette équivalence entre idée universelle et idée confuse, entre idée singulière et idée claire et précise ; pour Aristote aussi bien que pour Platon, ce qüi est clair et précis, ce qui est vraiment objet de science, c’est l’idée universelle ; au gré du Stagirite, le concept singulier ne se forme pas en ajoutant au concept universel des détails qui en font une connaissance plus exacte et plus précise ; c’est le concept universel que l’abstraction forme à partir du concept singulier en détachant et retranchant toutes les.particularités qui alourdissent et compliquent celui-ci. En revanche, comme elle est bien occamiste, comme elle est bien anglaise, cette doctrine au gré de laquelle le désir de connaître, inassouvi par l’idée universelle, n’est satisfait que par le concept singulier ! Par delà l’École de Paris, c’est l’École d’Oxford qui soumet ici le professeur d’Ingolstadt à son influence.


D. Grégoire Reisch et la Margarita philosophica


La perle philosophique, la Margarita philosophica est une petite encyclopédie ; de toutes les sciences profanes, elle prétend exposer les éléments ; elle commence par l’alphabet et s’achève par la Morale.

Les trois études qui composaient le trivium, la Grammaire, la Logique et la Rhétorique, précèdent les quatre sciences du quadrivium, l’Arithmétique, la Musique, la Géométrie et l’Astronomie ; le livre consacré à cette dernière science est divisé en deux traités, respectivement intitulés : Des principes de l’Astronomie (De principiis Astronomiæ) et de l’AstroIogie (De Astro-