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LA COSMOLOGIE DU XVe SIÈCLE

21 octobre de l’an de grâce 1486 — Usque in hodiernum diem, die XXI Octobris an nigratiæ 1486. »

En un autre endroit[1], à titre de conséquence de la doctrine hérétique qui refuserait à Marie le titre de mère de Dieu, il écrit : « Si le Verbe abandonnait maintenant la nature humaine, et la conservait, en existence, il serait vrai de dire qu’un homme de quatorze cent-quatre-vingt-huit ans commence d’être, selon la nature, le fils de Marie ; c’est, en effet, le nombre des années qui se sont écoulées depuis la naissance du Christ jusqu’au jour, où nous écrivons ces lignes. — Verum esset quod homo MCCCCLXXXVIIJ annorum inciperet esse naturalis fllius Marie ; tot enim anni fluxerunt a nativitate Christi usque ad diem dum hæc scribimus. »

Nous voyons que Biel a travaillé pendant plusieurs années à son écrit sur les Sentences ; il l’a sans doute retouché à plusieurs reprises, car Steinbach nous dit à quel point son maître regardait comme imparfait tout ce qu’il avait produit.

« Notre propos, dit Biel dans son prologue[2], est d’abréger les enseignements et les écrits donnés sur les quatre livres des Sentences par le Venerabilis Inceptor, l’Anglais Guillaume d’Ockam, très pénétrant chercheur de la vérité. »

Du premier coup, Gabriel Biel se déclare disciple de l’École nominaliste de Paris et de celui qui en avait été l’initiateur.

En maintes circonstances, en effet ; nous le voyons suivre Ockam, et même s’engager avec lui dans des voies que F École de Buridan avait délaissées ; ainsi en est-il, en particulier, au sujet de la nature du mouvement.

« Au sujet du mouvement, dit-il[3], il y a deux opinions fameuses ; de chacune d’elles, les tenants pensent qu’elle est celle du Philosophe.

« Pour la première, le mouvement est une certaine réalité, distincte du mobile et du terme, inhérente au mobile, Au dire des uns, cette réalité est un accident absolu ; au dire des autres, un accident relatif. Au gré des uns et des autres, cependant, elle est chose purement successive, dont l’existence consiste en un continuel devenir, et dont les durées partielles ont répugnance à exister simultanément en acte.

» L’autre opinion est celle d’Ockam. Le mot mouvement, à

  1. Gabrielis Biel Op. laud., lib. III, dist. III ; éd. cit., fol. sign. C ij, col. a.
  2. Gabrielis Biel Op. laud., lib. I, prologus ; éd. cit., fol. C ciij, col. a et b.
  3. Gabrielis Biel Op. laud., lib. Il, dist. II, quæst. I ; éd. cit., fol. sign. bb ni], col. c et d.