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LA COSMOLOGIE DU XVe SIÈCLE

préludait, par ses études de Logique, aux luttes qu’il devait mener plus tard contre Reuchlin ; il donnait dès 1496 ses Epitomaia veteris ac novæ Logicæ[1] « selon la doctrine du divin Albert, le grand docteur ».

Au premier des deux ouvrages composés par Harderwyck, les maîtres de la Bursa Laurentiana de Cologne se donnent pour « sectateurs et propagateurs très fidèles de la doctrine d’Albert le Grand, le plus véridique, interprète des Péripatéticiens ». Par le second, « l’illustre Université de Cologne nourrit ses élèves et véritables fils des doctrines irréfragables de ces deux fameux docteurs, Albert le Grand et Saint Thomas ; elle délaisse les opinions des autres, qui sont simplement curieuses et, pour ainsi dire, pleines de vent. »

Tel est le cas qu’on faisait à Cologne, à la fin du xve siècle, de l’œuvre accomplie en Logique par les Nominalistes parisiens.


IV
LA PHYSIQUE DES THOMISTES ET DES ALBERTISTES


Les Thomistes et les Albertistes de Cologne ne dédaignaient pas seulement ce qu’Ockam et ses successeurs avaient fait dans le domaine de la Logique ; l’œuvre considérable que FÉcole parisienne avait accomplie en Physique demeurait, pour eux, nulle et non avenue.

Pour l’instruction de ses élèves en cette partie de la Science ? l’Université de Cologne formait un recueil[2] des Sentences les plus fécondes que contiennent, sur les huit livres des Physiques, les écrits d’Albert et de Thomas d’Aquin. En réalité, ce sec résumé laissait précisément de côté, dans l’œuvre de ces deux

1. C. Prantl, Op. laud., Bd. IV, pp. 228-229.

2. Sententie uberiores ex scriptis beati Thomeet venerabilis Alberti super octo libros phisîcorum Arestotelis In studio Coloniensi Summatim congeste. Cet ouvrage, dont aucune des bibliographies que nous avons pu consulter ne fait mention, se compose de 24 folios petit in-fol. signés, mais non paginés. L’impression, en caractères gothiques, en est extrêmement belle. Le titre que nous venons de transcrire occupe le ro du premier fol.

Au Io du second fol. (sign. Aij), on lit ce nouveau titre : Somma Sententiarum prineipaliorum Primi libri phisicorum. L’ouvrage commence par : [Qi Uoniam ilia per que entia in esse prodeunt... Au bas du v° du 24e fol., il se termine par :... cum tamen sit compositus ex pluribus succesivis. Il ne pointe aucune indication de lieu d’édition, d’année d’impression, ni de nom d’imprimeur.

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