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LES UNIVERSITÉS DE L’EMPIRE

Studii parisiensis ». Le 23 Octobre 1385, Urbain VI, accédant à ce désir, créait, à Heidelberg, une Université « à l’instar de l’Université de Paris », qui enseignât « la Théologie, le Droit canon et toute autre faculté licite ».

Le 1er Octobre 1386, l’Électeur palatin Ruprecht signait les premiers diplômes[1] ; il y était mentionné « que l’Université de Heidelberg devait être dirigée, disposée et réglée selon les modes et manières (modis et manieribus) qu’on avait accoutumé d’observer à l’Université de Paris.

Les écoles s’ouvrirent le 19 Octobre 1386. Le 17 Novembre, les maîtres s’assemblèrent pour élire le premier recteur ; bien modeste assemblée, car elle ne comprenait que trois membres : Marsile d’Inghen, Heilmann de Worms et Dithmar de Swerte ; ce dernier, quelques jours auparavant, était arrivé de Prague. Marsile fut nommé recteur. Ce choix fut approuvé par un cistercien, le frère Réginald, professeur de Théologie près la nouvelle Université. À celle-ci, au début de l’année 1387, un cinquième professeur advint en la personne de Jean van des Noyt, qui venait de Prague.

C’étaient de bien modestes commencements. Mais le Studium generale n’avait pas un an qu’il comptait 482 immatriculés, 27 maîtres ès arts ou bacheliers des Facultés supérieures et 24 bacheliers ès arts. L’initiative de Marsile d’Inghen s’était montrée, d’emblée, singulièrement heureuse ; lorsqu’il mourut, le 20 Août 1396, dans cette Université dont il avait été le plantator et où il était entouré d’une profonde vénération, l’ancien recteur de Paris pouvait contempler son œuvre avec fierté.


II
LES DÉBUTS DE L’UNIVERSITÉ DE VIENNE


Sans nous attarder à conter la naissance des Universités de Bude (1389-1390) et d’Erfurt (1389), sans attendre la création de celles qui seront instituées au xve siècle, comme Tübingen (1477) ou Ingolstadt (1472), arrêtons-nous un instant à conter les débuts de l’Université de Vienne ; ce récit nous montrera

  1. H. Denise, Op. laud., p. 384.