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L’ASTROLOGIE CHRÉTIENNE

déterminance ou de baccalauréat. En cette même année, il subit l’examen de licence devant Maître Walter de Wardelaw et fait sa première leçon de maître ès-arts devant maître Dominique de Chivasso.

À trois reprises, le 26 août 1353, le 18 novembre 1355, le 10 février 1356, il est élu procureur de la Nation Anglaise. Le 23 septembre 1357, la Nation lui confie la charge importante de Receveur des droits universitaires.

L’Université envoyait périodiquement au pape un rôle où la situation de ses différents maîtres était relatée. Le 30 septembre 1359, la Nation Anglaise charge Thémon et Henri de Kempen de rédiger la partie du rôle qui la concerne ; à l’unanimité, elle désigne Thémon pour porter ce rôle à Innocent VI, en compagnie des députés que les autres Nations ont élus ou qu’elles vont élire.

Thémon mena sans doute à bien son ambassade auprès du pape, car, bientôt après, nous voyons la Nation Anglaise lui en confier une autre, en des circonstances particulièrement marquantes.

Fait prisonnier à la bataille de Poitiers, Jean le Bon venait d’être rendu à la liberté par le traité de paix de Brétigny, signé le 8 mai 1360 ; l’entrée solennelle du roi à Paris était fixée au 13 décembre de la même année.

Le 3 novembre, après avoir convoqué l’Université entière auprès de l’église Saint-Mathurin, le recteur proposa d’envoyer au pape, en signe de réjouissance, un rôle exceptionnel. Le 10 novembre, la Faculté des Arts et la Nation Anglaise s’assemblèrent, auprès de l’église Saint-Julien-le-Pauvre, pour nommer l’ambassadeur qui remettrait ce rôle extraordinaire aux mains d’Innocent VI ; le choix se porta sur le fils du Juif ; en outre, d’un commun accord, les maîtres de la Nation Anglaise ouvrirent à leur élu un crédit de cent écus-Jean. Thémon accepta avec reconnaissance l’honneur qui lui était fait ; pour fêter l’élection dont il était l’objet, il emmena tous les maîtres de la Nation Anglaise à une taverne voisine de l’hôtel du Bon Jean l’apothicaire, et là, largement, on but à ses frais.

Cette joyeuse « beuverie » est le dernier trait de la vie de Thémon que rapporte le Livre des procureurs de la Nation Anglaise. Nous ne relevons plus ensuite, à l’Université de Paris, aucune trace de ce maître.

De Thémon, on ne connaît qu’un seul écrit, des Questions sur