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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

le Grand[1] et, depuis ce temps, il n’a cessé d’être imprimé avec les autres écrits de l’Évêque de Ratisbonne[2]. Néanmoins, le R. P. Mandonnet n’a pas hésité à l’attribuer à Roger Bacon ; et il semble que cette attribution soit légitime car, de Roger Bacon, on trouve, dans le Speculum Astronomiæ, certaines locutions coutumières, certaines métaphores habituelles, certaines pensées favorites. La doctrine générale du Speculum Astronomiæ concorde pleinement d’ailleurs, avec celle de ÏOpus majus et de l’Opus tertium.

Le Miroir d’Astronomie débute en ces termes :

« Il est des livres dans lesquels on ne trouve pas la racine de la science ; ces livres sont des ennemis de la véritable Sagesse, c’est-à-dire de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est l’image du Père, et la Sagesse par laquelle celui-ci a fait les siècles ; à l’occasion de ces livres-là, justement suspects à ceux qui aiment la véritable foi catholique, il a plu à quelques grands hommes d’accuser certains autres livres, qui sont peut-être innocents. De ce que plusieurs des livres susdits pallient, à l’aide de mensonges, les doctrines de l’Astronomie nécromantique, ils ont souillé, aux yeux des honnêtes gens, de nobles livres relatifs à l’Astronomie ; ils les ont rendus dangereux et abominables.

» Aussi, un homme, qui est un zélateur de la foi et de la philosophie, s’est-il appliqué à faire mémoire de ces deux sortes de livres, à les énumérer, à rapporter, de chacun d’eux, le titre, les premiers mots et, d’une manière générale, ce qui s’y trouve contenu ; il a dit aussi quels en étaient les auteurs ; il a accompli cette tâche afin que les livres licites soient séparés des livres illicites. »

L’auteur distingue[3] « deux grandes sciences, qui sont toutes deux désignées sous le nom d’Astronomie ». La première est la

1. P. Mandonnet, Roger Bacon et le Spéculum Astronomiæ (1277) (Revue Néo-Scolastique de Philosophie, août 1910, p. 320).

2. La première édition est, croyons-nous, la suivante : Tabula Tractatum Parvorum naturalium {{sc|Alberti Magni Episcopi Ratisponensis de ordine Predicatorizm. — De Sensu et Sensato. — De Memoria et Reminiscentia. — De Somno et Vigilia. — De Motibus animalium. — De Etate sive de Juventute et Senectuîe. — De Spiritu et Respiratione. — De Morte et Vita. — De Nutrimento et Nutribili. — De Natura et Origine anime. — De Unitate intellectus contra Averroem. —De intellectu et intelligibili. — De Natura Locorum. — De Causis et proprietatibus Elementorum. — De Passionibus Aeris. — De Vegetabilibus et Plantis. — De Principiis motus processivi. — De Causis et processu universitaiis a Causa prima. — Spéculum Astronomicum de Libris licitis et illicitis. Colophon : Venetijs impensa heredum quondam domini Octaviani Scoti civis Madoetiensis : ac sociorum. Die 10 Martii. 1517. — Le Spéculum astronomicum de libris licitis et illicitis, qui est la dernière pièce de la collection, commence au fol. 230, col. d, et finit au fol. 233, col. d.

3. Speculum Astronomiæ, cap. I.

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