ments célestes… Les corps célestes coopèrent donc indirectement au bon fonctionnement de l’intelligence.
» Partant, de même que le médecin peut juger du bon fonctionnement de l’intelligence par la complexion du corps, qui en est une disposition prochaine, de même l’astrologue en peut juger par le mouvement des astres, qui est la cause éloignée de cette disposition prochaine. »
Ce qu’on vient de dire de l’opération de notre intelligence, on peut le répéter de l’œuvre de notre volonté[1].
« Les corps célestes ne sont point directement causes de nos choix ; ils ne peuvent directement faire impression sur notre volonté ; sachons, toutefois, qu’il leur peut arriver de fournir indirectement des occasions à ces choix par l’impression qu’ils font sur les corps.
» Cela peut, d’ailleurs, arriver de deux manières.
» Cela peut se faire, tout d’abord, parce que les impressions produites par les corps célestes sur les corps qui nous sont extérieurs deviennent, pour nous, causes d’un certain choix ; si, par exemple, la disposition communiquée à l’air par les corps célestes est un froid intense, nous choisissons de nous chauffer auprès du feu ou de faire quelque autre chose qui convient à la température.
» Cela peut se faire, en second lieu, parce que le changement imprimé par les astres à notre corps fait surgir en nous quelque mouvement des passions ; ainsi les bilieux sont-ils prompts à la colère. Ou bien encore l’impression des astres cause en nous une disposition qui devient l’occasion d’un certain choix ; si elle nous rend malades, par exemple, nous choisissons de prendre médecine.
» Parfois, encore, les astres sont causes de certains actes humains ; ainsi en est-il pour les déments qu’une indisposition du corps a privés de l’usage de la raison ; en eux, il n’y a plus de choix à proprement parler ; ils sont mûs, comme les brutes, par une sorte d’instinct naturel. »
Les astres, donc, peuvent avoir une influence indirecte sur les déterminations de notre volonté ; mais il est une proposition que Saint Thomas prend soin d’adjoindre à celle-là ; jamais cette influence n’est assez puissante pour forcer notre choix et enchaîner notre liberté.
« Il est manifeste, dit-il, et connu par l’expérience que ces
- ↑ Sancti Thomæ Aquinatis Op. laud., lib. III, cap. LXXXV.
