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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

toutefois, suivant la trajectoire de la flèche, nous devons croire que le souffle du vent est vaincu par le cours très fort et très violent de l’air qui contribue au mouvement de la flèche ; suivant cette ligne, on doit juger que le mouvement violent de l’air est plus fort que l’impulsion du vent, encore que dans les autres directions ou régions, l’impétuosité du vent ait le dessus.

» Quant à ce qu’on dit de la toupie, c’est sans valeur. Au moment où les tours de ficelle qui ceignent la toupie se déroulent fortement, violemment et vivement, ce rapide déroulement produit une forte et vive rotation, non seulement de la toupie, mais encore de l’air qui l’entoure ; une fois ce déroulement achevé, la rotation de l’air et la réaction élastique circulaire de ses parties les unes sur les autres ne prend pas fin aussitôt ; elle ne prend pas fin non plus, la raréfaction ou la condensation de l’air qui se fait en rond, dans cette partie ou dans ces parties de l’air ; elle demeure un certain temps ; toutefois, elle tend peu à peu à défaillir ; c’est pourquoi la rotation de la toupie prend nécessairement fin.

» Il y a encore beaucoup d’autres imaginations qui peuvent jeter le doute sur notre explication ; il serait fort long de les expliquer toutes ; mais le lecteur diligent et attentif pourra bien aisément les comprendre à l’aide de ce qui a été dit. »

Au temps où Oxford, avec Jean de Dumbleton, ignorait la Dynamique de l’impetus, Padoue, avec Graziadei d’Ascoli, la rejetait ; décidément, cette Dynamique était bien celle des Parisiens.