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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

livre des Sentences, trois sur le second, une sur le troisième, une sur le quatrième. Ces onze questions sont elles-mêmes divisées en articles très étendus, dont chacun constitue, à lui seul une véritable question ; trente-trois semblables articles composent l’ouvrage.

La Lectura Magistri Petri de Candia débute par ces paroles[1] :

« In principio primi sententiarum queritur utrum candida Christiane religionis possessio sit a qualibet percepiiva potentia rationabiliter imitanda. Et arguo ad negativam 6 mediis… » La fin de l’ouvrage est la suivante[2] :

« … licet istam conclusionem non reputem impossibilem, ut alias recolo me dixîsse ; tamen hoc bene habetur, quod ex multiplicatione formaliter non haberetur veritas talium propositionum, licet possent aliter veriftcari. De ista materia deposui prolixam jacere mentionem ; sed Deus vult quod requïescam a laboribus meis ; et ideo in hoc sit finis questionis que est in ordine totius lecture lla. Complectitur igitur presens lectura questiones llm per triginia-tres àrticulos per viam ternarii condivisa, ad laudem et honorem beatissime et gloriosissime dei genitricis marie atque sanctissimi confessoris francisci christi stimata ex speciali privilegio deferentis. Amen. Deo grattas. Amen.

» Explicit lectura super sententias fratris pétri de candia ordinis minoris scripta parisius. »

Comme la plupart des commentateurs des Sentences, si Pierre de Candie est amené à traiter de la Dynamique, c’est afin de répondre à cette question[3] : Un ange se peut-il mouvoir de mouvement successif ? Répondre affirmativement à cette question, en effet, c’était s’inscrire en faux contre toute la Dynamique péripatéticienne.

Dans l’équilibre de toute machine simple, Aristote voyait deux forces, la puissance et la résistance, s’opposer l’une à l’autre ; cette puissance et cette résistance, il les voulait retrouver en tout mouvement ; il voulait que la vitesse d’un mobile fût proportionnelle au rapport de la puissance à la résistance ; là donc où la résistance faisait défaut, le mouvement successif

1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, nouv. acq., ms. n° 1467, fol. 1, col. a.

2. Ms. cit., fol. 276, coll. a et b.

3. Pétri de Candia Lectura super Sententias ; lib. II, quæst. Il, art. II : « Secundus articulus erat utrum que libet limîtata intellectualis substantia possit moveri naturaliter per aliquod successive ». Ms. cit., fol. 173, col. c.

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