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LA LATITUDE DES FORMES À OXFORD

Quæstio octova : Utrum tempus sit consequens motum.

Quæstio nona : Utrum tempus sit numerus motus secundum prius et posterius.

Quæstio decima : Utrum motus reperiatur in tribus generibus tantum.

Quæstio undecima : Utrum omnis motus sit de contrario in contrarié.

Comme nous l’avons dit[1], les deux textes manuscrits que nous avons eus en main sont incomplets ; l’un[2] ne contient que les quatre premières questions ; l’autre[3] présente, en outre, le commencement de la cinquième question.

C’est la quatrième question qui va, un instant, retenir notre attention.

Le second article est consacré à l’examen de ce problème qui a préoccupé presque tous les Scolastiques d’Oxford : Que faut-il entendre par vitesse d’un corps animé d’un mouvement de rotation ? L’auteur du Traité des six inconvénients énumère les diverses opinions émises avant lui. Il cite, en particulier, l’opinion de Magister Ricardus de Versellis ou de Uselis : La vitesse du rayon d’un cercle ou d’une portion de ce rayon, en une rotation autour du centre, c’est la vitesse du point milieu du segment qui tourne. Mais il ne regarde pas cette opinion comme démontrée par le maître qui la propose ; il lui préfère la position prise par Maître Thomas Bradwardine en son Tractatus de proportionibus : La vitesse du corps animé d’un mouvement de rotation, c’est la vitesse du point de ce corps qui se trouve le plus éloigné de l’axe.

La solution que l’auteur du Traité des six inconvénients a donnée de ce ^premier problème contraste avec celle qu’en son troisième article, il va donner de cet autre problème : « La vitesse de tout mouvement local uniformément difforme est-elle équivalente à son degré moyen ? »

Celui qui voudrait saisir la différence extrême qui distingue, à cette époque, la Logique d’Oxford de la Logique de Paris ne pourrait rien trouver de plus propre à son objet que la comparaison entre ce que le Tractatus de sex inconvenientibus écrit de ce problème et ce que le Tractatus de difformitate qualitatum en a dit. L’argumentation du premier de ces traités n’est qu’un pitoyable entassement de sophismata. Elle prend pour point de départ ce

  1. Voir p. 615.
  2. Bibl. Nat., fonds latin, ms. no 6.527.
  3. Bibl. Nat., fonds latin, ms. no 6.559.