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LA LATITUDE DES FORMES À OXFORD

Le second chapitre traite de la vitesse et de la lenteur du mouvement local.

On trouve egalement deux chapitres en la huitième différence. Le premier chapitre distingue les diverses sortes de maxima et de minima qu’il convient de considérer en l’étude des puissances actives et passives. Le second chapitre examine comment et dans quelles limites ces distinctions se peuvent étendre à d’autres cas.

Notre Parisien n’a rien reproduit, du Proœmium de Swineshead, mais il a recopié[1] l invocation par laquelle cet auteur termina il son livre : « Sola enim potentia potentiaram, accidentia non quoquomodo passiva, infinita, totarumque potentiarum principium est et finis ; solum igitur ejus Principium optimum et unum impassible consistit, cui par infinita sæcula sæculorum sit honor et gloria. Amen. »

Il n’a, d’ailleurs, fait des trois premières différences que des extraits insignifiants[2] ; à la quatrième seulement commencent[3] ses emprunts intéressants.

La cinquième, la sixième et la septième différences, entièrement ou presque entièrement recopiées par notre étudiant de Paris, sont celles qui doivent surtout retenir notre attention. Là sont étudiées les trois espèces de mouvements que reconnaissait la Physique péripatéticienne : le mouvement d’altération, le mouvement d’augmentation et le mouvement local. L’examen de ces trois prédicaments en lesquels le mouvement est possible était déjà l’objet principal du Tractatus proportionum d’Albert de Saxe, avec lequel les trois différences dont nous venons de parler offrent, parfois, quelque analogie. La huitième et dernière différence traite également d’une question qui a grandement occupé Albert, celle des maxima et minima in quod sic et in quo non[4] ; mais en cette question, elle n’apporte pas le souci d’extrême rigueur et d’extrême précision dont se piquait le Maître parisien.

C’est en la cinquième différence, consacrée à l’intensité des formes et au mouvement d’altération, que Swineshead examine les propriétés de la latitude uniformément difforme[5]. Une telle latitude doit-elle être déterminée en fonction de son degré moyen ou de son degré extrême ? Il ne peut y avoir d’hésitation, lui semble-t-il, qu’entre ces deux suppositions. Mais, poursuit-il, elle ne

  1. Ms. cit., fol. 84, vo.
  2. Ms. cit., foL 39, ro et vo, fol. 40, ro.
  3. Ms. cit., fol. 40, vo.
  4. Voir ch. Ier § VI, pp. 81 à 83.
  5. Ms. cit., fol. 62, ro.