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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

avec le folio 48 et que la dernière question, la table nous l’apprend, commençait au folio 82.

L’autre exemplaire manuscrit possédé par la Bibliothèque Nationale[1] est bien loin de combler cette vaste lacune ; il a été copié sur un texte où elle existait déjà ; le copiste, désireux de ne reproduire que des questions complètes, a supprimé le début de la cinquième question et n’a gardé que les quatre premières. Il a disposé ses titres de telle sorte que les articles subordonnés aux questions paraissent avoir la même importance que les questions mêmes. Aussi, sous le titre : 'Incipit tabula questionum 6 inconvenientium, un copiste, donnant le même rang aux articles et aux questions, a-t-il énuméré seize questions groupées quatre par quatre sous ces titres : De greneratione. De alteratione. De quantitate. De motu locali. Poussant plus loin l’erreur, le catalogue des manuscrits latins de la Bibliothèque Royale a nommé l’ouvrage en question : Tractatus de sexdecim inconvenientibus. Plus exactement., le scribe qui l’avait copié avait donné le titre véritable en cet étrange explicit :

Explicit tractatus de sex inconvenientibus.

Finito libro sit laus et gloria Cristo.

Dabitur pro pena scriptori pulchra puella.

Ce copiste n’était point Anglais comme celui auquel nous devons le premier texte ; il a estropié plusieurs des noms propres anglais qu’il rencontrait sous sa plume ; parfois même, il les a supprimés.

Le texte imprimé du Tractatus de sex inconvenientibus est-il plus complet que les textes manuscrits que nous avons lus ? C’est ce dont nous n’avons pu nous assurer.

Que le traité De sex inconvenientibus émane de l’École d’Oxford, cela se voit clairement par ce fait que cette École et les maîtres qui y étaient en honneur se trouvent seuls cités par l’auteur.

« S’il faut, dans le mouvement d’altération, définir une certaine vitesse, dît-il[2], cette vitesse doit être prise en raison des latitudes des intensités, comme l’admettent l’École d’Oxford et Aristote au VIIe livre des Physiques, comm. 41. C’est cette supposition… qu’il faut, je crois, regarder comme préférable aux

  1. Bibl. Nal., fonds latin, ms. no 6.637.
  2. Tractatus de sex inconvenientibus. Quæst. II : Utrum in motu alterationis velocitas sit signanda vel tarditas. Bibl. Nat., fonds latin, ms. 6.559, fol. 14, col. b.