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LA LATITUDE DES FORMES À OXFORD

Clymeton, Dumbleton, Swineshead représenteront, pour nous, l’opinion de l’École d’Oxford un peu avant le temps où Guillaume Heytesbury y développa la subtile agilité de sa Dialectique ; un écrit anonyme nous fera connaître la pensée d’un disciple de ce logicien.

Sous le titre de Tractatus de sex inconvenientibus, dont l’adaptation au sujet de l’ouvrage nous échappe, cet écrit anonyme a été imprimé ; il l’a été à Venise, en 1500, en un recueil où se rencontre le Tractatus de latitudinibus formarum inspiré de Nicole Oresme ; nous avons donné plus haut la description de cette édition[1].

Ce n’est pas cette édition, mais deux textes manuscrits, que nous avons consultés.

De ces deux textes manuscrits, il en est un qui nous renseigne plus complètement, que l’autre sur l’ouvrage qu’il reproduit.

Ce premier texte se trouve en un recueil de pièces[2] qui ont toutes été composées par des maîtres de l’Université d’Oxford ; vraisemblablement, si l’on en juge par l’orthographe des noms propres, le copiste ou les copistes étaient Anglais.

Dans ce recueil, le traité qui nous occupe n’a pas de litre ; il débute d’emblée[3] par cette question : Utrum in generatione formarum sit certa ponenda velocitas ? En son état, actuel, d’ailleurs, il est incomplet. ; il s’arrête brusquement au milieu d’une question[4] et l’appel qui suit les derniers mots[5] permet de constater l’absence du cahier qui devait suivre. Mais au moment où le recueil a été constitué, le traité était complet, et le copiste avait composé une table des matières[6] qui nous en fait connaître le contenu. L’ouvrage entier comprenait onze questions ; en chacune des quatre premières s’inséraient, en outre, sous le titre d’articles, des questions subsidiaires qui y formaient comme des parenthèses. Ce que nous possédons aujourd’hui renferme les quatre premières questions et une partie de la cinquième ; ce n’est guère que la moitié de l’ouvrage, puisque ce fragment prend fin

  1. Voir Ch. VI, § III, pp. 261-262.
  2. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 6.559 (olim Colbert, 2094, Regius 3811).
  3. Ms. cit., fol. 1, col. a.
  4. Ms. cit., fol. 48, col. d.
  5. Cet appel est : in movendo orbes ; le fol. 49, qui portait dans le recueil complet la pagination 109, commence par ces mots : et per conséquents.
  6. Ms. cit, fol. 194, verso.